Il est 7h moins le quart, le temps est frais. Le paysage date du siècle dernier. Les premiers rayons du soleil, me donne l'impression de contempler un tableau de Monnet.
Le mélange des couleurs, des saveurs illuminent mes yeux. Au loin la gare du Nord se profile. Les journalistes venus relatés le briefing d'avant match sont placés sur le côté et écoute pour la première fois le discours d'avant match donné aux joueurs.
Messieurs aujourd'hui se joue notre participation à la coupe du monde. Nous sommes partis pour des voyages. Certains ne voulaient pas nous y convier. Mais vous que voulez vous? Voulez vous déposer vos bagages dès aujourd'hui à l'orée d'un grand événement. La coupe du monde n'est pas un mirage! Comment voulez vous mener votre vie. Par la caresse ou par le fouet? Voulez vous subir votre destin ou le tenir à deux mains et lui faire front. Voulez vous mourir en quelque naufrage fracassés contre des rochers philippins ou devenir rois de contrées sauvages. Seriez vous des chiens guerriers, le visage barbouillé de peinture de guerre? Avez vous l'envie? L'envie d'ériger des barrages pierre par pierre, pavé par pavé? l'envie d'assécher des marécages pour y planter votre étandard? Avez vous épuisé votre courage? Voulez vous rentrer dans vos villages déchirer la dernière page du livre des aventuriers? Voulez vous, le coeur écorché de regrets finir votre histoire aujourd'hui? Messieurs, puis je m'asseoir un instant, ecouter le silence qui règne ici. Aujourd'hui ce n'est pas le match le plus simple à faire. Encore une fois, il n'y aura pas de porte de secours. Une victoire et vous continuez l'aventure. Une défaite et vous serez tous, dès ce soir chez vous en train de siroter une soupe aux chardons avec maman!
Aujourd'hui vous êtes en gare. Vous avez le choix le choix entre le quais que vous visez. Il y a des bateaux amarrés comme de longs paquebots qui s'offre à vous pour de nouveaux horizons, de nouvelles aventures et pour aller un peu plus haut. Des bateaux pour bousculer train-train quotidiens. Mais il y a aussi les quais où s'ammassent les trains au repos et où l'aventure rime avec l'oubli de la biture. Vous êtes des hommes, vous avez le choix des armes, le choix de la manière, le choix de vous battre, le choix d ene pas douter mais surtout le choix de rêver encore, de croire en vous, de vous montrer à la hauteur. Cet état d'esprit vous permettra de partir, de partir au loin, partir enfin comme des passagers clandestins, à partir de cette gare, tel un port de mer, une ouverture vers l'infini, vers vos rêves les plus fous, au pays des quatre jeudis.